23 décembre 2010

Peugeot 404 SL 1964 - 07 : Sièges en Cuir et Joint de Culasse.

Pendant l'été 2009, la 404 reste à Grasse. Je m'en sers peu, échaudé (c'est le cas de le dire) par le coup de chauffe qu'elle avait connu sur l'autoroute A7. Le radiateur avait été refait en 2005, il n' y a pas de raison qu'il soit deffectueux quatre ans et 15 000 kilomètres plus tard. Je pense à l'état du circuit de refroidissement dans le moteur, et je le nettoie plusieurs fois avec de la lessive St-Marc en paillette. Je fais tourner le moteur et je rince jusqu'à voir couler de l'eau claire...

J'en profite aussi pour régler d'autres problèmes, comme l'eau qui coulait dans l'habitacle les jours de grosse pluie. Je démonte la grille située entre le pare-brise et le capot pour accéder aux bouches d'aération extérieures. Je constate alors que l'évacuation d'eau (qui va vers les passages de roues avant) est bouchée des deux côtés, ce qui explique l'eau qui s'y amoncelait avant de déborder dans l'habitacle ! À l'aide d'un fil de fer, je nettoie les tuyaux en faisant attention de ne pas les esquinter.

J'ai aussi décidé de démonter les sièges en cuir pour un entretien complet. Ils sont en excellent état d'origine, sans déchirure ni griffure, mais commencent à devenir légèrement craquant... Ce serait dommage qu'ils s'abiment maintenant. Première opération, les nettoyer, à l'aide d'une grosse brosse et de savon. Là, c'est l'huile de coude qui compte, il ne faut pas mollir ! Rapidement, ils retrouvent une belle couleur, et sèchent facilement dans la chaleur de l'été.
Puis, avec un gros pinceau, je les recouvre totalement d'huile de pied de bœuf. Pas la peine d'acheter des produits spécifiques aux voitures, ce sont les mêmes que l'on trouve pour tous les harnais d'équitation, vendus nettement moins chers dans les grandes surfaces de sport. De même, l'huile s'étale beaucoup mieux, et pénètre plus rapidement que la graisse que l'on étale laborieusement avec un chiffon ! Très rapidement, l'huile pénètre le cuir et l'on peut s'assoir après quelques minutes sans avoir de marque sur les vêtements... Incroyable ! Je renouvelle l'opération deux fois et, à chaque fois, l'huile est absorbée par les cuirs qui retrouvent ainsi une belle couleur et de la souplesse. Pour bien faire, il faudrait renouveler l'opération tous les ans.

À la mi-août vient le moment du retour. Les quelques essais et le grand nettoyage du circuit de refroidissement me rassurent un peu. J'ai prévu de remonter par la N7 jusqu'à Aix, puis d'obliquer vers Apt où je dois déjeuner avec mon ami le dessinateur Jean-Luc Delvaux qui y passe ses vacances en famille. Je pars le lundi 17 août assez tôt. Tout va bien jusqu'à Fréjus, puis Brignoles. Là, je constate que la température s'est nettement élevée, autant dehors que dans le radiateur. Aïe, ça commence !
Devant la Montagne Ste-Victoire, avant d'arriver à Aix, je m'arrête et je démonte le calorstat. Vu la température qu'il fait, il ne sert à rien et freine (un peu) la circulation d'eau. Je reprends la route, ça chauffe, mais ça reste à la limite des 100°. Comme prévu, je quitte la N7 après Aix en Provence pour monter vers Apt. Je traverse la Durance à Lourmarin. La petite route est superbe, mais j'ai les yeux plutôt fixés sur la température d'eau ! Heureusement, il y a peu de circulation. Je passe le petit Col du Pointu (499 m) en chauffant beaucoup, mais la descente permet de refroidir un peu la mécanique...

Soudain, alors que j'arrive en bas de la descente, je vois arriver deux Ford T ! C'est plutôt rare sur la route. Je n'ai pas le temps d'attraper mon appareil photo qu'on se croise... Et là, je reconnais Jean-Pierre Hombert, le Docteur T au volant de la première ! Lui aussi m'a reconnu, surpris par la présence d'une 404 sur cette petite route... Je freine et fait demi-tour. Avec Chantal, sa femme, et un couple d'amis dans l'autre Ford T, ils descendent d'Apt à Marseille pour embarquer vers la Corse... Chapeau ! J'apprendrai plus tard que le voyage s'est passé sans problème, y compris sur l'Ile de Beauté. Moi, les yeux toujours rivés sur la température, j'arrive enfin à Apt où je déjeune avec la famille Delvaux... Autant laisser passer les heures les plus chaudes de la journée !

Pour repartir, je n'ai pas trop le choix... Pour ne pas multiplier les kilmomètres, je décide de couper par le Lubéron et de traverser Carpentras... Ça n'est pas lemeilleur choix. La voiture chauffe dans les montées, refroidit à peine dans les descentes. En arrivant à Carpentras, horreur ! La ville est complètement embouteillée, et il me faudra plus d'une heure pour la traverser, la température d'eau dépassant 100°... Le comble, c'est une pharmacie qui affiche un beau 35° lumineux : il s'agit du jour le plus chaud de l'été 2009 !... Je rejoins ensuite la Nationale 7 près d'Orange et je vais la suivre jusqu'à Lyon, où j'ai prévu de faire étape. Je m'arrête près de Livron pour remettre de l'eau, mais il en manque peu. Si je ne dépasse pas les 80 km/h, j'arrive à maintenir la température à la limite supérieure. J'arrive vers 21 heures à Lyon et je passe la nuit chez les Etienne... J'ai fait la moitié du chemin, ouf !

Le lendemain, je pars avant l'aube pour profiter de la fraicheur matinale... J'ai quelques craintes avec les 10 kilomètres de la montée de Tarare mais finalement, tout se passe bien et la température reste acceptable au col du Pin Bouchain. J'ai trouvé le rythme pour rester en dessous des 100° : ne pas dépasser 80 km/h, ne pas accélérer brutalement et se mettre en roue libre dans les descentes et ça va... Curieusement, j'ai une confiance totale dans la voiture, et je sais que tout va bien se passer... La robustesse des 404 est légendaire ! En fin d'après-midi, je marque l'arrêt à ND de la Route, au dessus de Montargis. même si on n'y croie pas, sa protection est gratuite, et toujours bienvenue !

Le soir, j'arrive enfin à Paris, et je gare la voiture dans le garage. Manifestement, elle a un problème de chauffe, sûrement le joint de culasse... J'ai quand même un doute, je ne trouve pas de trace d'eau dans l'huile... Curieusement, s'il n'y avait pas de manomètre d'eau, rien ne laisserai penser qu'elle chauffe : à aucun moment l'eau ne s'est mise à bouillir... Par acquis de conscience, je remplace quand même le radiateur par un neuf, ce qui ne résout pas le problème, la voiture chauffe anormalement... Il va falloir y passer, et déposer la culasse !
(À suivre)

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