
Dimanche 10 juillet 2005 : à l'occasion du rallye « Nationale 7 - Eté 2005 », la 404 retrouve la route, pour la première fois depuis plus de 25 ans (Ce rallye, que vous pouvez découvrir sur le site consacré à la Nationale 7, c'est une véritable reconstitution d'un voyage de Paris à Menton en 1965). La 404 est la plus jeune des voitures présentes, et c'est un véhicule efficace pour l'organisateur, qui est souvent obligé de descendre ou de remonter la colonne des participants. Au premier arrêt, je jette un coup d'oeil angoissé sous l'auto : l'épisode de la veille, la cloche du filtre à huile desserrée, m'a un peu traumatisé. Heureusement, ça ne fuit plus. Le soir, lorsqu'on fait étape à Pouilly sur Loire, le niveau d'huile n'a pas bougé, celui de liquide de frein non plus. L'intervention de Richard Ortynsky, notre mécanicien d'époque avec son vrai-faux garage reconstitué se limitera à faire de la figuration pour les caméras !

Dès le lendemain, le temps qui était mitigé passe au soleil absolu. Par sécurité, j'avais resserré le ventilateur débrayable, pour qu'il fonctionne en continu : je ne veux pas prendre de risque au mois de juillet. N'ayant pas eu le temps de le tester, je n'avais pas non plus remonté le calorstat, ce dispositif du circuit de refroidissement qui réduit la circulation d'eau, tant que celle-ci n'a pas atteint sa température de fonctionnement. Un blocage du circuit peut devenir dramatique sur la route. Très efficace en hiver, ce dispositif peut être démonté l'été, si l'on est pas sûr de son état. Pour le tester, c'est très simple : vous faites bouillir une casserole d'eau, puis vous le plongez dedans en le tenant avec un fil de fer : il doit s'ouvrir dans l'eau bouillante, et se refermer lorsque vous le sortez.

Nous continuons à suivre la Nationale 7. Ce temps superbe permet de tester la ventilation et le toit ouvrant. Pas de problème, ces voitures ont été conçues à une époque où la climatisation était réservée aux modèles luxueux : la ventilation est donc très efficace, ce qui n'est pas toujours le cas dans les véhicules modernes, étudiés pour la climatisation. Un petit déflecteur se lève pour empêcher l'air d'entrer par le haut, et cette ouverture donne une luminosité nouvelle à l'habitacle. Autre atout, le toit ouvrant est un outil très efficace pour les photos ou les prises de vue : l'équipe de tournage qui nous suit en profite souvent ! Dans la Vallée du Rhône, nous roulons dans le même sens que le vent, ce qui limite le refroidissement du radiateur, mais la 404 ne chauffera pas pendant tout le trajet. La seule fois où l'aiguille dépassera légèrement les 85° sera le 14 juillet, en grimpant la Grande Corniche sous le soleil de Midi : on ne peut pas trouver pire comme conditions de circulation !

La 404 est à Grasse, elle y restera pour l'été, et nous multiplierons les excursions en famille, sur la côte ou dans l'arrière-pays. Pas de problème, à part une petite saleté dans un gicleur. La voiture ne tenait plus le ralenti : un petit coup de soufflette réglera le problème, et j'en profite pour remplacer tous les joints du carburateur. Il faudra aussi songer à régler correctement l'avance à l'occasion, car le fonctionnement du moteur n'est pas parfait... Je rencontre lors d'une sortie de voitures anciennes un modèle quasi-identique, un petit peu plus jeune, lui aussi dans un état d'origine excellent. Il s'agit de la 404 SL 1965 de Patrick Carola, un autre adhérent du Club 404 qui réside à Cagnes sur Mer. Nous pouvons détailler les différences de finition : couleur plus claire, garnissage intérieur, butoirs de pare-choc.

Vers la fin sptembre, je retourne à Grasse pour remonter la 404 vers Paris. Le départ se fait sous la pluie, mais le temps s'améliore au fur et à mesure de la route. En m'arrêtant au Musée de la N7 à Piolenc, près d'Orange, la voiture commence à ratatouiller sans arrêt : l'avance semble sérieusement déréglée. J'arrive à la faire repartir, mais le problème est toujours là. En montant le Col de la République, je vais être contraint de m'arrêter deux fois pour régler - comme je peux- cette maudite avance ! A Moulins, j'ai prévu de m'arrêter au Garage Cognet, le grand concessionnaire Peugeot. Emmanuel et Françoise Cognet sont des amis collectionneurs, eux-aussi. Ils demandent à un "ancien" de régler correctement l'allumage de ma voiture, à l'aide d'une lampe stromboscopique. Un outil qui semble aujourd'hui sorti du fond des âges, à l'heure de l'électronique, puisque plusieurs jeunes mécaniciens viennent voir comment se réglait "autrefois" un allumage ! Cette fois, le problème semble résolu, et l'auto rejoint Paris dans la soirée. Il est quand même temps de remonter le calorstat dans sa durite, car la fraicheur des matinées empêche maintenant la voiture de chauffer correctement avant plusieurs dizaines de kilomètres...
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