13 octobre 2006

Ford T 1926 - 02 : Reconstruction de la caisse

Printemps 2005. Cette camionnette Ford T est complète et roulante. Il n'y a aucun doute sur sa carrosserie : c'est celle d'origine. Malheureusement, la caisse est très abimée : vermoulue, et cassée par endroit, les flancs et le toit remplacés par une élégante frisette vernie. Ce genre de "restauration", qui date des années 50 et 60 ne se fait quasiment plus aujourd'hui, ou l'on est beaucoup plus strict sur la façon de restaurer.

Depuis les débuts de l'Automobile, les panneaux de tôle étaient fixées sur des montants en bois, un travail magnifique, mais très couteux. Citroën, avec la B10 "tout acier" sera le premier à abandonner cette technique en 1924, mais elle perdurera pour certains modèles de luxe jusque dans les années 50. J'ai contacté un professionnel qui refabrique des ossatures en bois pour automobile. Rien à dire sur la qualité du travail, ni sur le prix, parfaitement justifié... Mais ça reste très cher ! Jean-Pierre Hombert rencontre alors Jean-Claude, un menuisier ébéniste qui vient de refaire sa voiture, une Renault des années 30. Justement, il a quelques disponibilités. Il peut reconstruire la caisse de la Ford T, identique à l'origine, et pour moins cher.

Banco ! Je lance les travaux : ce sera le gros chantier de l'année 2005. Sous le contrôle de Jean-Pierre, Jean-Claude commence à refaire la caisse à l'identique. Il démonte les morceaux et les refabrique au fur à à mesure en hêtre. Le travail est superbe. La visserie est classique, montée au tournevis (pas de vis cruciforme mise à la visseuse !). Au mois de juin, le travail du bois est terminé. Jean-Claude va former les tôles d'auvent et de portes, et commander les vitrages en neuf : ceux-ci sont en verre securit, avec les angles biseautés. Il reforme également la glissière de pare-brise. Il taille aussi les sangles de toile qui permettent de monter et descendre les vitres. quand je monte enfin dans les Ardennes pour voir le résultat, je reste pantois : le travail est extraordinaire, tout est parfait : pas une seule aspérité, tout, y compris les ferrures, ont été remontés à l'identique. J'ai du mal à repartir en laissant la caisse, qui pèse quand même 350 kg, dans l'atelier...

Début 2006, Jean-Claude passe plusieurs couches de vernis puis ramène la caisse chez Jean-Pierre qui, entretemps, a travaillé sur la voiture : le chassis est refait à neuf. Ils remontent la caisse dessus, puis passent en cabine une nouvelle couche de vernis brillant... Les travaux peuvent continuer. On aborde maintenant le remontage, la mécanique et la sellerie...

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