7 octobre 2006

BMW R60 1958 - 01 : Arrivée dans la Garage

La BMW "Série 2", c'est la moto que l'on associe immédiatement aux motards de la Gendarmerie. Faut dire qu'ils en ont usées, des R60, sur les routes, depuis les années 50 jusqu'à la fin des années 70. Alors, je ne sais pas si on peut parler du syndrome de gendarme refoulé, mais j'avais toujours dans la tête l'idée d'en acquérir une. Ça n'est pas simple : pendant longtemps, les ventes des Domaines représentaient l'essentiel du marché et ces motos, matraquées par des générations de policiers et de gendarmes étaient souvent à bout de souffle. J'étais de toute façon trop jeune dans les années 60 et 70, quand il s'en vendait des lots de 20 ou 30... Puis la remise en route des épaves est devenue restauration, et les belles "Série 2" ont commencé à circuler de nouveau... Les prix s'en sont ressentis, d'autant que c'est la moto "ancienne" la plus fiable du marché, toujours capable de vous emmener au bout du monde !

Frank est un ami. Longtemps concessionnaire BMW moto en Belgique, c'est aussi un amateur d'ancienne, et un mécanicien hors pair. Je lui avais demandé de me faire signe le jour où, par hasard, il rentrerait une belle "Série 2" d'occasion, R50 ou R60. En 2005, il m'appelle, et me fait la proposition suivante : «Thierry, j'ai restauré une belle R60 d'origine anglaise. Viens la voir, pars avec et, si elle te plait, on verra pour le réglement !» Ça n'était bien sûr pas la proposition à me faire deux fois. A l'occasion du Brussels Retro Festival, en octobre 2005, j'allais justement en Belgique. J'accrochais à tout hasard une remorque porte-moto, on ne sait jamais...

Je découvre la moto. J'en cherchais une d'occasion, en état de marche. Celle-ci est superbe, brillante, magnifique, comme neuve. Elle me fait déjà de l'oeil, elle démarre même au deuxième coup de kick : je me vois déjà dans l'Esterel, enchainant les virages... Elle est d'ailleurs équipée du gros réservoir d'essence de 24 litres. Frank me donne le prix. C'est cher par rapport au budget que j'avais prévu, mais largement en-deça du prix réel, au vu de l'état de la moto. C'est sûr, elle DOIT rejoindre le garage ! «Vas-y, emmène-là, me dit Frank, et si tu veux la garder, on s'arrangera !» Cette proposition est un véritable appel au crime. Une heure après, je reprends la route de Paris, lesté d'une superbe BMW R60 de 1958...

Je ne devais pas être dans mon état normal. D'habitude, lorsque j'attache un véhicule sur une remorque, je multiplie plutôt les sangles de fixation : vaut mieux en mettre en trop que pas assez, non ? Après la frontière, je quitte l'autoroute pour aller saluer Loïc Ruol, un ami très cher qui habite près de Valenciennes : c'est lui qui m'a trouvé mon Ami 6 de 63 (à venir sur le blog). Grand amateur de bi-cylindres Citroën ,je compte lui montrer cette BMW, dont l'architecture moteur, un bi-cylindres à plat, a largement inspiré les ingénieurs de Citroën avant la guerre... En sortant d'un rond-point, catastrophe ! Une sangle casse, la moto tombe sur le côté dans un grand bruit de ferraille, uniquement retenue à la remorque par la roue avant... Je ne parviens même pas à la relever. Heureusement, un autre automobiliste s'arrête et nous la remettons en place. Ça commence bien, la moto est baptisée dès le premier jour ! Je fais un rapide tour des dégats : le guidon est tordu, une poignée de frein est venue griffer un peu le réservoir. le support d'amortisseur gauche, le couvre-culbuteur et le pot d'échappement sont un peu rapés.

En reprenant l'autoroute dans l'après-midi, j'ai du mal à dépasser le 80 et bien que j'ai re-sanglé triplement la moto, je n'arrive pas à la quitter des yeux, mais j'ai eu de la chance : je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé si la sangle avait cassé sur l'autoroute ! Arrivé à Paris, je m'empresse d'aller voir Richard, dit "Kimble", LE spécialite de la "Série 2" : nous détordons le guidon (j'en rachèterai un neuf après), et ré-ajustons le cache culbuteur qui fuit. Il ausculte soigneusement la moto et me confirme l'excellent état de cette dernière. Connaissant bien le vendeur, je n'avais aucun doute à ce sujet. Plusieurs semaines passent et la moto reste dans le garage. Tant qu'elle n'est pas encore à moi, je ne m'en sers quasiment pas, et je ne veux courir aucun risque.

Au mois de mars, ça y est, la moto est payée, et je peux passer à la phase suivante : l'homologation pour obtenir une carte grise normale. Je n'ai pas envie d'une simple carte grise de collection, et même si ça doit prendre quelques mois, j'ai le temps, d'ici les vacances d'été... Il en faudra effectivement, ainsi qu'une bonne dose de calme !

Caractéristiques de la BMW R60 1958

Moteur bi-cylindres à plat, refroidi par air, 594 cm3
Puissance : 28 CV - 6 chevaux fiscaux
Boite 4 rapports - Transmission par cardan
Vitesse : 145 km/h
Poids : 195 kg
(A suivre)

5 commentaires:

gjm a dit…

Bonjour Thierry,

Je découvre que toi aussi tu es tombé sous le charme des séries 2 ; pour ma part j'ai eu deux R69S avec lesquelles je me suis bien amusé.Elles étaient dans leur jus.
Maintenant il me restemapetite Triumph Tiger Cub.
Amicalement.
Jean-Marie

jmello@orange.fr a dit…

Monsieur, je ne vous connais pas mais en lisant votre article, j'ai ressenti les mêmes sentiments que vous en voyant votre machine superbe. Je suis ancien motocycliste de la gendarmerie en retraite depuis peu. j'ai commencé ma carrière de motocycliste en 1974sur une R.50 kaki qui avait été repeinte en noire pour la gendarmerie. La deuxième R.50/2 était sans clignotant en bout de guidon, la troisième avait les clignotants en bout de guidon (Quel cnfort). j'ai roulé également sur une R.60/2. Tout cela en 10 ans. J'ai aussi utlisisé une RATTIER également une bonne moto et increvable. Ensuite nous sommes passés au R.60/5 chassis court et après de nombreux accidents nous sommes passés au chassis long plus stable. La R.60/7 aves bracelet et carénage est venue remplacée la R.60/5. ensuite ça été la série des R.80, K.75, K.100, les séries 1100 et 1150, pour finir de nos jours par les YAMAHA, qui ne sont pas du tout appréciées par le personnel motocycliste de la gendarmerie.
Nous faisions la formation motocycliste à FONTAINEBLEAU sur les vieilles R.50 en instance de réforme et ça marchait du feu de dieu. J'ai toujours rêvé et j'en rêve encore de pouvoir m' en offrir une, mais malheureusemnt je n'en n'ai pas les moyens. Il y a quelques années, j'ai réussi à faire une balade sur une R 50/2, j' étais aux anges , pour moi tous les souvenirs refaisaient surface, les service police routes, les escortes de convois, d'ambulances, les transports d'organes, etc.

jmello@orange.fr a dit…

Monsieur, je ne vous connais pas mais en lisant votre article, j'ai ressenti les mêmes sentiments que vous en voyant votre machine superbe. Je suis ancien motocycliste de la gendarmerie en retraite depuis peu. j'ai commencé ma carrière de motocycliste en 1974sur une R.50 kaki qui avait été repeinte en noire pour la gendarmerie. La deuxième R.50/2 était sans clignotant en bout de guidon, la troisième avait les clignotants en bout de guidon (Quel cnfort). j'ai roulé également sur une R.60/2. Tout cela en 10 ans. J'ai aussi utlisisé une RATTIER également une bonne moto et increvable. Ensuite nous sommes passés au R.60/5 chassis court et après de nombreux accidents nous sommes passés au chassis long plus stable. La R.60/7 aves bracelet et carénage est venue remplacée la R.60/5. ensuite ça été la série des R.80, K.75, K.100, les séries 1100 et 1150, pour finir de nos jours par les YAMAHA, qui ne sont pas du tout appréciées par le personnel motocycliste de la gendarmerie.
Nous faisions la formation motocycliste à FONTAINEBLEAU sur les vieilles R.50 en instance de réforme et ça marchait du feu de dieu. J'ai toujours rêvé et j'en rêve encore de pouvoir m' en offrir une, mais malheureusemnt je n'en n'ai pas les moyens. Il y a quelques années, j'ai réussi à faire une balade sur une R 50/2, j' étais aux anges , pour moi tous les souvenirs refaisaient surface, les service police routes, les escortes de convois, d'ambulances, les transports d'organes, etc.

nirlo a dit…

Bonjour,

En lisant le témoignage de l'ancien gendarme motocycliste, mes propres souvenirs remontent à la surface. Mon père qui était officier de l'arme a commandé un peloton motocyclsite dans les années 70 alors qu'il était lieutenant à la caserne de gendarmerie accolée au fort de l'est à Saint Denis. Je revois encore une photo de lui, en grande tenue à revers rouge, à la tête de son peloton équipé de série 2 BMW. Plus tard, grâce à un ami j'ai pu faire mes premières armes de motard sur les R 50 qui sont évoquées par notre ancien gendarme, sur les pistes d'entrainement des motards de la gendarmerie à Fontainebleau, 3 heures tous les samedis dans le cadre du club moto. On nous faisait faire toutes les pistes, de la blanche à la marron, sans compter l'échauffement sur l'anneau où nous avons pu apprécier la souplesse et la maniabilité de ces machines. Ce genre de machine tente évidemment tous ceux qui les ont pilotées, pour diverses raisons. Mais l'engouement a créé une rente de situation pour ceux qui en avaient à vendre et les prix sont carrèment déraisonnables aujourd'hui. Alors pour poursuivre mon rêve aujourd'hui, je roule maintenant sur une Royal Enfield 500 qui participe de la même philosophie.

Anonyme a dit…

Une R60 de 1958 n'est pas une "série 2". Les R50 et R60 produites entre 1955 et 1960 font partie de la 1ère série.