
Une Citroën 2CV... Le mythe absolu. La voiture sur laquelle trois générations de français ont appris à conduire. J'avais un vague souvenir d'enfance de celle de mon grand-père, en Belgique. Il nous asseyait sur ses genoux pour nous faire conduire. Deux détails me reviennent en mémoire : le grand volant en métal gris, et les portes s'ouvrant de l'avant vers l'arrière. J'en avais déjà eu deux : un modèle 64, avec lequel je m'étais rendu à la rencontre d'Orléans en 1989, et un modèle 59. Là, c'est à l'ICCCR de Clermont Ferrand en 1995 qu'elle m'avait emmené.
Je cherchais un modèle plus ancien : le vieux capot, bien sûr, mais aussi la capote "longue", qui descend jusqu'au pare-choc, et la petite lunette arrière, caractéristique des modèles d'avant 56. Il est amusant de noter que ce sont ces défauts d'équipement qui font tout le charme de ces premiers modèles !

En mai 1997, Antoine Demetz, futur rédacteur en chef de « 2CV Magazine », me signale une annonce dans « La Vie de l'Auto » : Une 2CV AZ de 1955 est à vendre dans le Médoc (Gironde) pour une somme très raisonnable. C'est à 600 kilomètres. Difficile de demander au vendeur de me la réserver sans l'avoir vue... Je prends le risque, je l'achète par téléphone. Et maintenant, comment fait-on ? me demande le vendeur. Pas de problème, je suis là demain matin ! Je récupère un plateau, monte un attelage sur ma vieille Renault 5, et nous prenons la Nationale 10 le soir même, avec un ami, Christophe. A 8h 00, le lendemain, nous sommes à Lesparre-Médoc, pour emmener la voiture !

La 2CV présente bien, elle est en bon état et à peu près complète. Le vendeur l'avait achetée comme réserve de pièces pour une autre voiture, mais finalement, il a décidé de la laisser dans cet état : il aurait été dommage de la canibaliser ! C'est un modèle de février 1955, une des premières AZ (la 2CV AZ a été lancée en septembre 54), la première 2CV équipées de deux feux arrières et de clignotants. Elle possède une suspension particulière, dite "à ressorts apparents", montée seulement quelques mois (Nous aurons l'occasion d'en reparler...). Elle a donc la ligne des premiers modèles, avec un peu plus de puissance, c'est parfait ! Le retour posera quelques soucis, lorsque le radiateur de la R5 commence à fuir à Tours. Le problème est réglé provisoirement avec un produit anti-fuite, et nous emmenons la 2CV en Normandie, où je peux la garer...

Deux ans plus tard, j'ai rassemblé beaucoup de pièces pour la restauration de cette voiture. elle est destinée à rester à Grasse. Outre sa capote amovible, sa légèreté, son refroidissement par air et même son manque de puissance (de toutes façons, il n'y a pas d'endroit pour doubler là-bas !), en feront un véhicule de loisir idéal... En juillet 1999, j'accroche un plateau derrière mon Opel Rekord de 1983, j'y charge la 2CV, et l'équivalent d'une autre en pièces détachées. Parti d'Honfleur le matin, je reviens à Paris puis je descends à Grasse par la Route Bleue, passant le Col de la République de nuit et sous la pluie. Au petit matin, j'arrive sur la Côte d'Azur, accueilli par la soleil... Les vacances peuvent commencer, la restauration aussi !
Caractéristiques de la 2CV AZ de 1955
Moteur bicylindre à plat, refroidi par air 425 cm3
Puissance : 12,5 CV SAE - 2 chevaux fiscaux
Boite 4 rapports - Embrayage centrifuge
Vitesse : 80 km/h
Poids : 495 kg
(A suivre)