1 avril 2007

Citroën 2CV AU 1954 - 01 : Arrivée dans le Garage

C'est vers 14-15 ans que j'ai conduit une voiture tout seul pour la première fois. Oh ! Juste sur quelques mètres, dans la cour de l'entreprise paternelle. C'était au volant d'une brave 2CV fourgonnette AK 400... Ça a du me marquer un peu, car j'ai toujours eu un faible pour les fourgonnettes 2CV. Ma première voiture était d'ailleurs une fourgonnette... mais une Renault 4. Avec l'âge, je me suis intéressé aux modèles plus anciens, celles au "vieux capot" nervuré. Les toutes premières 2CV type AU sont apparues en 1951 avec un moteur 375 cm3, remplacées par les AZU un peu plus puissante courant 1955. De par leur vocation utilitaires, les fourgonnettes ont souvent mal traversé les années, et se trouvent souvent dans des états lamentables, en général perclues de rouille et déformées à souhait. Trouver une AZU n'est pas facile, alors, une AU, encore moins ! J'y pense quand même de temps en temps, et je mets même quelques pièces spécifiques de côté, on ne sait jamais...

Au mois de septembre 2006, une annonce sur Ebay attire mon attention : « 2CV AU de 1954, TB état ». Le prix de mise en vente n'est pas donné, mais justifié si la voiture correspond à la description. Nul doute que les enchères vont grimper, une AU qui roule, ça ne court pas les routes ! J'entre en contact avec le vendeur, Yann, qui habite dans la région de Dijon, et qui se révèle passionné et sympathique. Il m'envoie quelques photos qui ne font que renforcer mon envie d'acquérir la voiture. Un critère important pour l'esthétique, elle n'a pas de fenêtres percées sur les côtés de la caisse. Pour moi, elle m'intéresse, mais au prix de mise en vente, pas au delà... Comme je le pensais, les enchères grimpent, et la 2CV est finalement acquise par un Belge. Tant pis, pense-je, j'en trouverai bien une autre à l'occasion... Dix jours plus tard, Yann, le vendeur m'appelle : la 2CV m'intéresse-t-elle toujours ? L'acheteur n'a plus donné signe de vie, et, plutôt qu'une hypothétique remise en vente sur Ebay, il est prêt à me la céder au prix de départ... Ce prix correspond exactement à celui de l'Acadiane, qui vent d'être vendue. Voilà une bonne nouvelle !

Je ne peux pas aller la chercher tout de suite, mais j'envoie le réglement, et c'est à la mi-octobre que je sollicite mon ami Andrew (et son plateau) pour aller à Dijon. Partis tôt, nous arrivons là-bas en plein brouillard, mais Yann est au rendez-vous, avec la fourgonnette. Il est même surpris de nous voir arriver avec un plateau, car il pensait que je remonterais par la route. Le premier examen rapide de l'auto se révèle excellent, et me conforte dans mon choix. Ancien véhicule de l'administration (On ne l'a jamais beaucoup chargée !), elle a été rachetée aux Domaines dans les années 60. Son propriétaire s'en est servi sans excès, l'a recouverte d'une grosse couche de peinture blanche, ce qui lui a permis de traverser les ans sans trop s'abimer... Tout juste une réparation minime du plancher de la cabine. La caisse, par contre, est impeccable... Le temps de charger la voiture, de prendre un café, et nous voilà sur l'autoroute, de retour vers Paris. Dans l'après-midi, je pars déjà faire un petit tour à la Garenne Colombes à son volant, tout baigne...

Je peux maintenant examiner la voiture plus en détails. Elle est effectivement en très bon état. Les panneaux latéraux ne sont pas attaqués, aucune corrosion perforante. L'aile avant gauche et le capot sont abimés par un choc ancien, il faudra peut-être les remplacer (au moins l'aile). Le moteur n'est plus la 375 cm3 d'origine, mais un 425 d'AZU. C'était marqué dans l'annonce, mais je ne considère pas cela comme un problème : les performances seront meilleures (!) sur la route, c'était d'ailleurs le principal problème de l'AU. Cette auto a été équipée d'un moteur d'essuie-glaces accessoire d'époque (ce n'est pas celui d'une 2CV plus moderne), de clignotants et de feux arrières. Il faut dire que l'éclairage arrière d'origine frisait l'indigence, avec un petit feu rouge sur la plaque d'immatriculation et un simple catadioptre ! Des clignotants Scintex ont été montés juste derrière la cabine, vraisemblablement en 1955, quand c'est devenu obligatoire. A la fin années 60, deux autres clignotants plus gros et plus visibles, sont venus remplacer les premiers : ils jurent un peu sur l'ensemble. Les fenêtres des portes arrières ont été agrandies pour améliorer la visibilité, il faudra donc en retrouver avec les petits hublots. Dernier détail, des amortisseurs accessoires ont été montés à l'arrière pour renforcer les frotteurs. Ce système s'avère en excellent état et sera conservé.

Dans un premier temps, une bonne révision est effectuée : allumage, vidange, graissage. La pompe à essence fuit, et doit être rénovée. Le carburateur est nettoyé. Les roues arrière sont en 380 (15 pouces), trop petites, ce n'est pas le bon modèle. Mon ami Alban me passe deux jantes en 400. Les pneus, des 135 X 400 (125 x 400 sur les berlines), sont craquelés et bons à changer. J'en avais déjà deux de côté depuis quelques années , j'en achète deux autres en annonce sur La Vie de l'Auto. Au mois de mai 2007, je les monte et j'en profite pour repeindre les jantes en gris. Mon intention dans un premier temps est de fiabiliser l'auto pour pouvoir circuler tranquille et de remplacer les différents joints, pour atténuer le bruit et les courants d'air. Je supprime les gros clignotants orange et je rebranche les vieux Scintex. C'est pas le pied au niveau visibilité (il vaut mieux indiquer le changement de direction en passant aussi le bras par la portière !), mais c'est plus sympa pour le look. Enfin, avec un sèche-cheveux, j'enlève tous les autocollants qui parsemaient la voiture...

Ça y est, elle a maintenant retrouvé un bon look d'époque, et tourne comme une horloge (Faudra penser aussi à relever un peu la suspension arrière, si on veut la charger un peu). La Nationale 7 jusqu'à la Côte d'Azur n'est pas pour tout de suite, car j'ai prévu de l'emmener à la Locomotion en Fête au mois de juin, et surtout à la rencontre annuelle des Filles de Levallois, au mois de septembre...


Caractéristiques de la 2CV AU de 1954

Moteur bicylindre à plat, refroidi par air 375 cm3 (425 cm3 sur celle-ci)
Puissance : 9CV SAE (12,5 CV sur celle-ci) - 2 chevaux fiscaux
Boite 4 rapports (couple conique plus court que sur la berline)
Vitesse : 70 km/h
Poids : 515 kg
Charge Utile (y compris le conducteur) : 250 kg

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