13 décembre 2009

01 - Simca Aronde 1957 : Arrivée dans le garage

J'aime bien l'Aronde. Elle symbolise toute la voiture populaire des années 50, sous ses airs d'américaine en réduction. Présentée en 1951, c'est une petite voiture très robuste, un peu lourde, à défaut d'être puissante. Par contre, son style évolue chaque année. Au salon 1955 sort la troisième génération, baptisée « Ligne Océane », la plus emblématique des Aronde. Bref, c'est une voiture bien sympa si on veut faire la Nationale 7 comme à l'époque !... Je n'ai pas prévu d'en acheter une jusqu'au moment où je reçois un coup de fil de Belgique. Mon ami André Goyens, Monsieur Aronde, me demande d'aller voir une voiture qui semble dans un très bon jus, affichée sur le site du "Bon Coin" à un prix raisonnable. N'étant pas sur Paris à ce moment, je remets cette visite à plus tard.

Ce n'est qu'un mois après que je peux enfin aller la voir. Elle n'est pas vendue, le prix a même baissé, mais le vendeur est difficilement joignable. Entre temps, André a découvert une Aronde "Grand Large" (la version coupé deux portes) dans un état extraordinaire qu'il s'est empressé d'acquérir. Finalement, j'obtiens enfin un rendez-vous pour le premier samedi de décembre 2009, et je fonce à Neuilly-Plaisance, où la voiture attend dans un pavillon promis à la destruction. Je découvre la voiture qui semble effectivement en très bon état d'origine. La peinture (noire) a bien passé les années, seules quelques petites bosses témoignent de son âge respectable, 52 ans.

Elle affiche 83000 kilomètres et a roulé pour la dernière fois au début des années 2000... Son intérieur est en excellent état. Je ne peux pas aller voir partout, car elle est vraiment coincée dans un petit garage mais je décide quand même de l'acheter. Au pire, Jean-Luc Delvaux, mon ami dessinateur, serait aussi intéressé.

C'est le lendemain matin, dimanche 6 décembre à 8h que nous avons rendez-vous avec le vendeur pour la sortir. Ça ne va pas être facile. La rue est étroite, légèrement en pente. On ne peut pas s'y garer en double-file et beaucoup de voitures l'empruntent pour rejoindre le centre-ville. Il pleuvine. Comble de malchance, une voiture est garée sur le bateau du garage ! Heureusement, c'est une petite voiture sans permis et le vendeur, son cousin et moi, nous arrivons à la riper sur le côté pour dégager la place. La porte du garage ouverte, nous reculons l'Aronde, dont les pneus sont un peu dégonflés, ce qui ne facilite pas les choses. Nous la poussons devant un autre bateau, le temps d'aller chercher le camion. Je le ramène et je coupe le moteur pour ne pas réveiller tout le quartier. Je sors les rampes, on pousse l'Aronde que j'accroche au câble.

Au moment de redémarrer le moteur pour enrouler le treuil, catastrophe ! Il n'y a pas assez de batterie ! Grand moment de solitude : l'Aronde est sur les rampes et cinq voitures patientent déjà derrière... Pas question de pousser le camion. Finalement, j'arrive à monter l'Aronde au treuil électrique sans démarrer le moteur, on jette vite les rampes dessous, et je me laisse descendre en roues libres dans la rue. En quelques mètres, je passe la seconde vitesse, je lâche l'embrayage et ouf ! Le camion démarre ! Reste plus qu'à rentrer à La Garenne-Colombes sans caler.

À la Garenne, Laurent Bonfils vient me donner un coup de main pour descendre l'Aronde dans le garage, ce qui nous permet enfin de la regarder en détails, après avoir regonflé un peu les pneus. Elle s'avère finalement en très bon état. La carrosserie a bien quelques petits coups, quelques baguettes sont un peu abîmées, mais globalement, elle n'a besoin que d'un lustrage. Les pare-chocs sont un peu piqués. L'intérieur se trouve manifestement protégé depuis le début par des housses optionnelles, tellement bien ajustées qu'il est difficile de voir l'état réel des sièges en dessous. La sellerie est vraiment sympa, blanche et verte, assorti au vert du tableau de bord.

Sophie la trouve aussi très bien, elle serait même prête à la mettre à son nom ! En la détaillant, j'identifie le modèle comme étant une « Élysée » qui correspond à l'ancienne finition « Luxe » : déflecteurs ouvrants, baguettes latérales. Elle a toujours son immatriculation d'origine (Mars 1957) et la carte grise de la propriétaire indique "professeur agrégé" comme profession : on comprend le choix de la couleur noire !

Seul problème, le vendeur n'a pas retrouvé les clés. Dès le lendemain, je démonte la serrure de porte et celle du contact (ce ne sont pas les mêmes), ce qui est somme toute assez facile. Je vais les porter à "La Clé Rapide" à Nanterre. Ils sont spécialistes des serrures d'auto sans clé et dans l'après-midi, ils m'appellent pour me dire que tout est prêt : c'est vrai que c'est très rapide ! De retour à La Garenne, je peux enfin ouvrir le coffre arrière. J' y trouve une manivelle et la roue de secours sous un tapis caoutchouc d'origine en parfait état... Je ne cherche pas à la démarrer de suite. André Goyens me l'a déconseillé : pour redémarrer une Aronde, il faut prendre un minimum de précautions... Et puis, il va falloir songer à changer les pneus... Ceux de la voiture ne datent peut-être pas de 1957, mais ils ont largement dépassé la quarantaine.


Caractéristiques de l'Aronde Élysée 1300

Moteur 4 cylindres en ligne, 1290 cm3
Puissance : 48 CV - 7 chevaux fiscaux
Boite 4 rapports - Propulsion
Vitesse : 130 km/h
Poids : 1025 kg

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour
Belle acquisition Bravo ;-)

Anonyme a dit…

Elle est superbe, bravo, on rêve tous d'en trouver une dans cet état. On a hate de la voir sur la route.
Arnaud