20 décembre 2010

Ford T 1926 - 08 : Paris, Avignon, La Ferté-Alais, Normandie (2009)

Je récupère la Ford chez le Docteur T au mois d'août 2008. Elle a gagné un régulage de bielle et surtout 12 cm de plus dans l'habitacle, qui est ainsi plus profond et confortable ! J'aurai d'ailleurs l'occasion de me rendre compte en essayant d'autres Ford T qu'il vaut souvent mieux être petit pour être à l'aise... Étrange, car Henri Ford était plutôt grand... En même temps, Sylvain, le fils du Docteur T a aménagé deux banquettes rabattables à l'arrière... C'est plus sympa pour transporter du monde. Du coup, la roue de secours est passée sur le marchepied gauche (qui ne sert pas à grand chose en l'absence de porte côté conducteur). Autre chose, il faut trouver un radiateur neuf, celui d'origine, réparé, à montré ses limites : il fuit et doit encore être entartré. C'est un ami, pilote chez Air France, qui va m'en ramener un par container, économisant ainsi le prix du transport.

Le 4 janvier 2009 a lieu la 9e Traversée de Paris, organisée par Vincennes en Anciennes. Une balade très sympa aux premières heures de la journée, le premier dimanche de l'année... Il fait très froid, - 6°, mais la Ford démarre assez facilement dans le hangar de Depann 2000 à Nanterre, même si la température est à peu près la même que dehors ! À 6 heures du matin, je prends la route avec deux copains pour traverser la capitale et rejoindre le point de départ, sur l'esplanade du château de Vincennes. Une belle balade nous attend, sans temps mort : il y a très peu de circulation et Paris est livré aux anciennes !
L'itinéraire passe par la place d'Italie, le Bd St-Michel, puis la rive droite avec montée sur la butte Montmartre, une montée que j'avoue éviter : le sol est gelé, et j'ai une confiance relative dans le freinage ! Nous faisons un arrêt café sur la place Vendôme où la Ford est bien entourée, avec deux Bugatti à ses côtés (pas de jalousie : les trois voitures laisseront chacune une petite flaque d'huile après leur départ...), puis nous repartons par la Concorde et rejoignons le Trocadéro pour l'arrivée.

l'Avignon Motor Festival est une belle exposition de voitures anciennes organisée fin mars. Parallèlement Jean-Pierre Palun, un cyclecariste de longue date, organise autour de la cité des papes le trophée Jacques Potherat. Il me propose de les suivre avec la Ford, qui fera office d'assistance pour trimbaler un peu de matériel (Effectivement, je vais récupérer quelques roues de secours et des bagages !). Quel plaisir de rouler sur ces petites routes baignées par le soleil du midi, qui donne un avant-goût de vacances !
J'ai même le plaisir de rouler sur la Nationale 7 jusqu'à Sénas dans les Bouches-du Rhône. Au retour, je me retrouve avec un mistral à décorner les bœufs, qui freine la Ford bien plus efficacement que ses freins ! Quand aux côtes... les 20 chevaux sont à la peine : tout est une question d'élan, ou de couple, il faut choisir la bonne allure. Dans un petit village étroit où l'on ne peut se croiser et encore moins se garer, la Ford se met à tourner sur trois cylindres au milieu d'une montée. Je parviens à sortir de là et je me gare. En ouvrant le capot, je constate que la barre qui relie le radiateur au tablier s'est dévissée et touche une bougie : ouf, ce n'est que ça ! En tout cas, un bien beau week end où j'ai retrouvé beaucoup amis, et qui mérite le chemin parcouru avec le vieux camion plateau. En repartant le dimanche après midi, j'arrive à Paris à 3h 30 le lundi matin !
En avril, le magazine Gazoline invite les Ford T à sa réunion mensuelle dans les Yvelines. Plusieurs viennent de Rambouillet, ce qui fait déjà loin, mais je ne peux pas venir avec la mienne, et pour cause : le week-end a été très mouvementé sur la route, et plusieurs voitures endommagées remplissent le hangar de Depann'2000, bloquant ma voiture !

Au mois de mai, l'Amicale Salis à La Ferté-Alais me demande d'exposer la Ford à côté de l'avion de Blériot (c'est le centenaire de la traversée de la Manche) pour le traditionnel meeting de Pentecôte (Même si elle date de 1926, elle pourra faire illusion avec ses roues en bois...). Je ne peux y aller, mais je l'emmène par la route et le la laisse après un petit cours de conduite à l'un des pilotes qui n'aura qu'à la bouger deux ou trois fois...
Début juin, c'est la Locomotion en Fête, où j'organise le Camping de la Nationale 7, une reconstitution de camping à l'ancienne. La Ford est restée sur place, mais tout ce qu'ils ont pu faire en essayant de la bouger, c'est de vider la batterie. Sans possibilité de la recharger, il faudra pousser un peu la voiture au début ! Le moteur commence à être bien rodé, ce qui permet de la démarrer aussi plus facilement à la manivelle. Je la ramène le dimanche soir à Paris avec Nicolas et nous ne connaitrons qu'une seule panne en nous retrouvant sur trois cylindres à l'entrée d'Antony sur la N20. C'est une bobine à trembleur qui est tombée en panne, rapidement changée !

N'ayant pas le temps d'aller à la concentration annuelle des Ford T qui a lieu fin juin en Saône et Loire, j'emmène la camionnette en Normandie pour l'été, où j'aurai l'occasion de me balader et de la faire découvrir à mes neveux américains, qui ont beaucoup de mal à comprendre que ce vénérable ancêtre, même s'il a été construit en France, est originaire des USA.
Parmi les anecdotes, nous la laissons un jour garée dans le centre d'Honfleur, pendant que nous allons faire une balade avec Sophie. Difficile de la récupérer, tellement de gens sont autour, pour se faire photographier ! Quand nous expliquons à l'un d'eux qu'il doit nous laisser la place car nous souhaiterions repartir, il nous dit qu'il pensait que c'est la ville qui l'avait mise là pour faire une animation !... La Ford reviendra sur Paris à la fin du mois d'octobre pour hiverner tranquille...

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